Archives mensuelles : juillet 2009

Petite tortue deviendra grande (peut-être)

Après une soixantaine de jours, elles sont sorties de leurs œufs et nagent maintenant avec énergie et enthousiasme dans le bassin qui leur sert de maison, en attendant le retour à la mer. Quel plaisir de les découvrir, lors de mon dernier passage à la Tortugranja !

Ces bébés tortues sont des Carey, l’espèce la plus commune au Yucatan, et aussi la plus petite (taille maximale de 90 centimètres, pour un poids de 80 kilos)

Peu d’entre elles deviendront des adultes (on calcule une ou deux par nid) et on ne sait quasiment rien des lieux qu’elles fréquentent les premières années de leur vie. Cela reste un des grands mystères de la nature… tout comme le mécanisme qui leur permet de retrouver leur plage de naissance qu’elles reviendront fréquenter vers l’âge de 15-20 ans.  On les reverra près des récifs de corail, se nourrissant principalement d’éponges tout en ne dédaignant ni algues, ni crustacés, ni petits poissons ou encore méduses !

Les scientifiques ont longtemps pensé que la Carey était sédentaire, avant de découvrir qu’elle aussi peut couvrir de longues distances au cours de sa vie…

TortugitasTortugitasTortugitasTortugitas

Les Mayas pensaient que les tortues pouvaient apporter la pluie et faire pousser les cultures.

Une antique légende raconte que Chac, le dieu de la pluie, était tombé sous le charme d’une belle déesse. Il en avait oublié la terre et le pays Maya vivait une épouvantable sécheresse, car Chac, tout occupé à courtiser sa déesse, n’écoutait plus les prières des prêtres.

Les Mayas demandèrent alors aux tortues sacrées d’intervenir. Elles furent hissées sur le toit des temples et des maisons et de là, appelèrent Chac qui reprit enfin conscience de son rôle. À l’invitation du dieu, elles crachèrent longtemps de l’eau, les humains furent désaltérés et les récoltes sauvées… est-ce cette légende qu’illustre la Maison des Tortues à Uxmal? Un autre mystère…

Vos papiers s’il vous plait – la suite

la besace de la nomade à l'aéroport

Les Mexicains ne seront pas seuls à poireauter devant un consulat à Mexico et ils le feront en bonne compagnie : les Français vivant au Mexique doivent, depuis le 28 juin, se rendre dans la capitale pour obtenir un passeport, « données biométriques » obligent… car dans les deux cas, visas pour les Mexicains et passeports pour les Français, les précieux et indispensables documents ne peuvent être demandés et délivrés que dans l’antique cité des Aztèques…

Alors que les médias sociaux, la globalisation, internet, ont rapetissé ce terrain de jeu que l’on nomme planète Terre, il semblerait que les gouvernements prennent un malin plaisir à compliquer la vie des nomades, de plus en plus nombreux à choisir un mode de vie qui peut paraître hors-norme à certains, mais qui est appelé à se banaliser au cours des prochaines années.

Il est de plus en plus courant de changer de travail, de ville, de pays, de continent au cours de sa vie – la vie nomade devient non pas la norme, mais une option parmi tant d’autres, puisque les technologies nous permettent maintenant de vivre « le travail libéré du lieu »… et pourquoi passer toute sa vie au même endroit quand nous pouvons nous connecter d’un peu partout et travailler peu importe l’endroit… sans compter le goût des voyages habilement développé et exploité par l’industrie du tourisme, qui génère chaque années des sommes astronomiques – des revenus qui représentent au Mexique une part très importante du PIB.

Je reviens donc à ce paradoxe qui me rend très perplexe : voyagez, travaillez à l’étranger, nous dit-on, pour ensuite nous compliquer la vie avec des tas de paperasses, des moches photos, et des modalités tellement coûteuses et compliquées que finalement, se déplacer librement sera réservé aux bien-nantis, point.

Ou peut-être a-t-on décidé de nous faire voyager juste sur le net ?

Songeuse je suis – j’ai même pensé un moment, style humour grinçant, à demander, tant qu’à faire, le statut de réfugiée politique au Mexique. Par solidarité. Rigolade. En fait, je me lance très bientôt dans la saga du FM3, ce sera à lire sur Profession : Nomade

Vos papiers, s’il vous plait

Nous sommes merveilleusement accueillis chez eux, ils adorent venir nous visiter. Je devrais peut-être dire adoraient, car le gouvernement canadien a pris tout le monde par surprise en imposant sans délai un visa aux Mexicains qui souhaitent venir découvrir le pays de la feuille d’érable – sans tenir compte du casse-tête que cela allait poser, car la majorité d’entre eux viennent entre la mi-juillet et la fin du mois d’août, en voyages de groupe.

Imaginez : ils avaient depuis longtemps réservé leur séjour et ils doivent maintenant se rendre tout d’abord à Mexico pour demander leur visa (les consulats n’offrent pas le service) sans savoir s’ils vont le recevoir à temps pour partir ; imaginez aussi l’industrie touristique canadienne qui s’apprêtait à recevoir ces dizaines de milliers de visiteurs – une industrie déjà durement touchée par la récession et un dollar fort…

Le commentaire que j’entendais souvent de la part de mes copains mexicains portait justement sur le fait que contrairement aux Etats-Unis, le Canada n’exigeait pas de visa, ils en étaient heureux, se sentant traités comme des citoyens à part entière.

Au-delà des problèmes techniques, du coût (100$ par personne) et du stress causé par ce visa demandé abruptement à partir de tout de suite, il y a un sentiment de tristesse et de déception – ils participent à l’Alena, et sont les seuls du continent à ne pouvoir voyager librement dans les trois pays d’Amérique du Nord, les seuls à devoir quémander un visa, pas facile à obtenir de plus ! Canadiens, États-uniens et marchandises rentrent au Mexique sans problème, cherchez l’erreur.

Vous me direz que certains ont abusé du système … je répondrai oui. Mais n’y avait-il pas un moyen moins drastique de régler le problème des faux réfugiés ?

Je me sens triste et très mal à l’aise devant cette situation. Depuis plusieurs années, je partage mon temps entre Montréal et le Mexique, je n’ai jamais eu de problème, et arriver à l’aéroport de Cancun – ou de Mexico – est un agréable moment car agents de l’immigration et douaniers sont souriants et nous accueillent très bien (une grande différence avec d’autres aéroports…).

Le sujet du jour était nettement plus gai, puisque je voulais vous parler de la fête du 14 juillet, organisée par le Consulat de France, qui réunissait Français, Francophones et Mexicains dans un restaurant chinois de Cancun. Il y avait entre autres une tombola, le grand prix – un voyage à Paris – a été gagné par un couple mexicain. Quelle chance, ils pourront partir sans problème, l’Union Européenne n’exigera pas un visa…

Mais je voulais vous faire part de mes impressions, de cette tristesse et de cette gêne que je ressens face à ces gens qui nous reçoivent si bien, sans nous demander de passer par une vraie enquête policière (le nombre d’informations demandées pour l’obtention du visa est assez ahurissant) pour profiter de leur beau pays.

prêtes à danser...Mañanitas de la Virgen de la GuadalupeDeysion parle recettes...