Archives de Catégorie: Cartes postales

Carte postale 19 – Twittcun!

Chers tous,

Troisième samedi de mai, longue fin de semaine au Québec… Depuis plusieurs années, mon samedi « hasta luego Isla Mujeres, hola Montreal »…

Taxi, bateau, taxi, bus, aéroport de Cancun, vol AC1251 direction Montréal.

vol AC1251, direction Montréal

Et bien aujourd’hui, on change !

Je vais prendre un taxi jusqu’au bateau.

Puis je prendrai le bateau.

Et un autre taxi.

Mais je n’irai pas à l’aéroport.

De toute façon, pas de vol AC1251 puisque grippe cochonne n’oblige pas, Air Canada ne vient pas nous voir avant le 1er juin.

Non, mieux que ça.

Tout à l’heure, j’irai à Cancun assister au Twittcun qui se tient aujourd’hui au Café El Pabilo, à l’hôtel Xbalamqué sur la Yaxchilan. Ma première réunion 2.0 au Mexique. Je les ai découverts en faisant une recherche sur Mexico 2.0, un futur billet que vous pourrez lire très bientôt sur Profession : Nomade.

Nouvelle tribu, nouveau twibes? et pourquoi pas!

Oui oui je vous raconterai, promis !

Carte postale 18 – El Cinco de Mayo

Cinco de Mayo

Chers Tous,

Nous sommes le 5 mai, ordinairement un jour de célébrations à travers le pays : le long chemin du Mexique vers l’indépendance est jalonné de rébellions, de révolutions, de batailles dont certaines sont restées dans les mémoires, telle celle de Puebla, commémorée aujourd’hui.

El Cinco de Mayo, un peu d’histoire :

1860 : Benito Juárez est élu Président du Mexique après trois années de guerre civile. Il est l’auteur de réformes qui ont laissé un profond impact sur le pays, telle, par exemple, la séparation de l’Église et de l’État. À ce moment, l’état mexicain, ruiné, suspend le remboursement de sa dette extérieure et la France, l’Angleterre et l’Espagne décident d’intervenir. Ces deux derniers acceptent un compromis, mais la France persiste et envoie des troupes qui débarquent à Veracruz en 1862. Les 6500 soldats de l’armée de Napoléon III avancent vers la capitale, montent jusqu’à Puebla, qu’ils tentent de prendre d’assaut. Ils s’y heurteront à 4500 miliciens mal équipés, mais très déterminés, qui remporteront la bataille… Plus tard, les Français réussiront à s’imposer – pour quelques courtes années, nommant un empereur (Maximilien d’Autriche) qui finira fusillé, tandis que les Mexicains éliront à nouveau Juarez comme président.

Le Cinco de Mayo est une fête très populaire, mais qui ne marque pas le jour de l’indépendance mexicaine, laquelle est célébrée le 16 septembre, par une reconstitution du Grito de Dolores, l’appel public à la révolution lancé par Miguel Hidalgo, curé du village de Dolores, la nuit du 15 au 15 septembre 1810 …

Cette année, pas de défilés, pas de reconstitution de la bataille à Puebla comme chaque année, mais au moins, la vie reviendra peu à peu à la normale à partir de demain, dans ce Mexique paralysé depuis une semaine par un infiniment petit qui aura su prendre beaucoup, mais vraiment beaucoup d’espace …

Allez, Viva México !

Carte postale 17, dont le sujet sera un virus un peu cochon

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Chers tous,

Ô combien j’aurais aimé n’avoir à vous parler que de ma dernière visite à La Bruja, une des meilleures loncherias de la colonia La Gloria, de son très gentil service, de son excellente enchilada suiza, de ses fajitas au poulet, de son guacamole et du délirant décor… . La Bruja, c’est une sorcière, mais celle-ci est plutôt une magicienne des petits plats typiques du Mexique…

Par contre, on pourrait croire qu’une bruja moins gentille a décidé que le Mexique allait vivre des jours difficiles. Depuis une semaine, on ne parle plus que d’un microbe psychopathe qui tue certes moins que les narcotrafiquants, mais qui a réussi, allez savoir comment, à prendre toute la place de toutes les « une » des journaux de la planète, du nord au sud et de l’est à l’ouest. La vedette du moment, rien de moins.

Que vous dire ? Je vis ça de l’intérieur, je suis au Mexique, à Isla Mujeres, pas loin d’où, paraît-il, le cochon virus – qu’il faut maintenant appeler grippe mexicaine et non plus grippe porcine – a attaqué deux touristes anglais, provoquant l’arrêt des vols qui amenaient chaque semaine, d’Angleterre au Mexique, des centaines de Britanniques heureux à l’idée de découvrir la Riviera Maya.

Depuis lundi et jusqu’au 6 mai, les écoles sont fermées, pour le bonheur des petits Mexicains. Mais aussi tous les cinémas, musées, et maintenant sites archéologiques. De Teotihuacán à Tulum, en passant par Chichén Itzá, Uxmal, Palenque, Cobá, les villes anciennes retournent, pour quelques jours au moins, au silence et à la solitude…

À México, à partir de demain, seront également fermés restaurants, cafés, bars, cabarets, discothèques et dancings.

L’aéroport de Cancun, d’ordinaire très achalandé, sera lui aussi très tranquille, puisque de plus en plus de vols sont annulés, en provenance du Canada, de la France, et probablement bientôt d’autres pays.

Mise au point : oui, la prévention, c’est bien. Et même très bien. Pendant la période des ouragans, nous sommes habitués à bien nous préparer, avec pour résultats qu’il y a très peu de morts lors du passage d’un cyclone, même aussi puissant que Dean

Mais je dois vous dire que nous comprenons difficilement un tel branlebas de combat pour combattre un virus qui a fait très peu de morts comparativement à bien d’autres maux qui nous accablent :  à travers le monde, quotidiennement, 24 000 personnes meurent de faim  et 6000 du SIDA … pour ne parler que de ceux-là…

Mes amis enregistrent annulation sur annulation – imaginez la catastrophe, pour une région qui vit du tourisme – Cancun est la première place touristique du Mexique et la cinquième de la planète.

Cela dit, l’humour noir, spécialité mexicaine, a bien évidemment su tirer parti de la présence du microbe.

Pendant ce temps, bien des évènements importants sont occultés : crise économique, pertes d’emplois, faillites autant de compagnies que de particuliers.

Le microbe, bien appuyé par l’OMS, tient solidement la une des journaux – et des blogs – du monde entier.

Voulez-vous que je vous dise : ce qui va rendre malade le Mexique, ce n’est pas tant la grippe porcine – pardon mexicaine – que le stress que vont vivre tous ceux qui auront perdu leur gagne-pain – pour cause de crise ou de virus…

À part ça, il fait beau, tout va bien, on vous attend.

Bises,

Renée