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Tranche de vie (6) – Des pas sur le sable, au petit matin

Nomade « zurbaine », à Montréal j’adore aller marcher sur le Mont-Royal au petit matin ; la nomade « zilienne » que je suis devenue a échangé la montagne pour la plage. Marcher en prenant conscience de la nouvelle journée qui commence, c’est important pour moi, peu importe que mes semelles marquent la terre ou le sable…

Certains marchent pour se rendre du point A au point B. Point.

Moi, je marche parce que c’est mon rite du matin – un des rares que j’ai toujours emportés avec moi, d’un continent à l’autre, d’une ile à l’autre…

Le ciel est rose à l’horizon, il ne fait pas tout à fait jour encore; je ferme doucement la porte, descend les escaliers et emprunte un moment la route du bord de mer, avant de bifurquer vers la plage.

des pas sur le sablelever du jour à Isla Mujeres...jeux d'eau 1jeux d'eau 2

Quelques pas, et, les pieds dans l’eau je regarde le soleil émerger doucement des nuages, avant de commencer ma marche matinale, du sable aux rochers, des rochers au sable, sans que me quitte l’idée qu’Isla Mujeres fut un jour un récif de corail, et j’essaye de m’imaginer la beauté des lieux lorsque la mer les recouvrait…

Au fil de mes pensées, j’arrive à la petite crique où chaque matin je prends le temps de prendre le temps. Moment où je tente d’accorder ma respiration au rythme des vagues; moment où je regarde vers le nord, vers Montréal – holà tout le monde, oui je pense à vous tous les matins !

De retour à la maison, commence la journée : Netvibes, partage de liens sur Twitter, courriels, et … belles surprises, comme la découverte de ce très joli portrait que la copine Marie-Julie a fait de moi sur son nouveau blog… elle a tellement bien su raconter en quelques phrases ce qu’est la vie d’une nomade virtuelle !

D’autres ont eu la gentillesse de parler de mon blog, et je les en remercie. C’est toujours spécial pour moi lorsque je reçois une petite liste de questions, cela me touche à chaque fois ;  j’ai réuni tous ces liens sur une nouvelle page que je vous laisse découvrir, intitulée ils ont dit de la nomade.

Tranche de vie (5) – 5 mois et quelques minutes martiennes plus tard, une nouvelle tribu pour la nomade

21 mars 2009, 12:30, le vol AC1252 à destination de Cancun décolle de l’aéroport Pierre-Trudeau. Bien calée dans le siège A24, je regarde s’éloigner Montréal… hasta luego, belle île du nord – même si je pars avec un aller simple, et ne connais pas encore la date de mon retour, je sais que je reviendrai. Dans la soute de l’Airbus, trois sacs de voyage contenant toutes mes possessions terrestres : rappelez-vous le pourquoi de mon dernier retour à Montréal…

Encore quelques heures et commence une nouvelle tranche de vie : finis les allers-retours entre deux îles, début d’une nouvelle expérience : vivre à Isla Mujeres et être 100% virtuelle – parfaite illustration du travail libéré du lieu.

2 septembre 2009, 9h30 : je sors des services de l’Immigration à Cancun avec en mains un précieux petit carnet : le fameux fm3, permis de travail et de résidence valide pour un an… me voilà en quelque sorte membre d’une nouvelle tribu.

deux tribus pour une nomade numérique

Entre les deux, quelques mois bien remplis, car…

Changer de vie ET de métier, c’est un défi. Un vrai. Un beau.

C’est une remise en question, suivie de mois de préparation ;

Peser les pour, les contre;

Chercher (et trouver) sa niche, au fil de longues discussions avec les copains qui ont la gentillesse de vous consacrer du temps ;

Lire sur le sujet (merci à tous ces blogueurs qui m’ont inspirée !)

Faire le tour des éventualités.

Savourer le moment du départ.

Celui de l’arrivée …

Et … vivre un grand passage à vide.

Pour vous le dire tout simplement, aussi préparé qu’on soit… il y a un temps d’adaptation, que résume très bien Vanina Delobelle dans un de ses billets.

Inutile d’enrager en tournant en rond : il faut accepter sans (trop) de stress cette période de transition, au cours de laquelle on apprivoise son nouvel environnement : les habitudes tricotées au fil des années ont disparu, il faut se créer d’autres routines, poser de nouveaux jalons, réseauter, s’intégrer. Tout cela prend du temps, de l’énergie et beaucoup de détermination.

D’où cette période d’absence de mes blogs – le plus dur à vivre : une panne quasi totale d’inspiration qui commence à peine à se résorber…

Fin de la transition : c’est avec plein de projets, tant à Montréal qu’au Mexique que débute cette nouvelle étape, que j’entends vivre avec beaucoup d’intensité.

Encore plus nomade, encore plus virtuelle et toujours entre mes deux îles …

Vos papiers s’il vous plait – la suite

la besace de la nomade à l'aéroport

Les Mexicains ne seront pas seuls à poireauter devant un consulat à Mexico et ils le feront en bonne compagnie : les Français vivant au Mexique doivent, depuis le 28 juin, se rendre dans la capitale pour obtenir un passeport, « données biométriques » obligent… car dans les deux cas, visas pour les Mexicains et passeports pour les Français, les précieux et indispensables documents ne peuvent être demandés et délivrés que dans l’antique cité des Aztèques…

Alors que les médias sociaux, la globalisation, internet, ont rapetissé ce terrain de jeu que l’on nomme planète Terre, il semblerait que les gouvernements prennent un malin plaisir à compliquer la vie des nomades, de plus en plus nombreux à choisir un mode de vie qui peut paraître hors-norme à certains, mais qui est appelé à se banaliser au cours des prochaines années.

Il est de plus en plus courant de changer de travail, de ville, de pays, de continent au cours de sa vie – la vie nomade devient non pas la norme, mais une option parmi tant d’autres, puisque les technologies nous permettent maintenant de vivre « le travail libéré du lieu »… et pourquoi passer toute sa vie au même endroit quand nous pouvons nous connecter d’un peu partout et travailler peu importe l’endroit… sans compter le goût des voyages habilement développé et exploité par l’industrie du tourisme, qui génère chaque années des sommes astronomiques – des revenus qui représentent au Mexique une part très importante du PIB.

Je reviens donc à ce paradoxe qui me rend très perplexe : voyagez, travaillez à l’étranger, nous dit-on, pour ensuite nous compliquer la vie avec des tas de paperasses, des moches photos, et des modalités tellement coûteuses et compliquées que finalement, se déplacer librement sera réservé aux bien-nantis, point.

Ou peut-être a-t-on décidé de nous faire voyager juste sur le net ?

Songeuse je suis – j’ai même pensé un moment, style humour grinçant, à demander, tant qu’à faire, le statut de réfugiée politique au Mexique. Par solidarité. Rigolade. En fait, je me lance très bientôt dans la saga du FM3, ce sera à lire sur Profession : Nomade