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Carte postale 22 : Effets secondaires

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au loin: la zone hotelière de Cancun

Chers tous,

Nous aimons tous voyager, nous rêvons tous aux plages de sable fin et aux eaux cristallines de la mer des Caraïbes.

Pour accueillir tous ces touristes, le pays développe, développe et développe encore. Avec pour résultat la destruction de ce qui a enchanté les premiers visiteurs…

Je vous livre ci-dessous quelques petites réflexions échangées avec un de mes copains, amoureux comme moi du Mexique et catastrophé, lui aussi, par le manque de jugeote de certains décideurs.

Quelle chance, il semblerait qu’en haut lieu, on commence à s’inquiéter !

Mickou : La célèbre station balnéaire de Cancun, première destination touristique du Mexique, est «saturée» par la prolifération des hôtels, qui «met en danger ses écosystèmes», a averti le ministère mexicain de l’Environnement.

http://www.planetaazul.com.mx/www/2009/08/11/mexique-trop-dhotels-a-cancun-avertit-le-ministere-de-lenvironnement/

Renée : non non non, on ne le savait pas qu’on allait tuer la lagune en fermant tous ses accès à la mer, la rendant ainsi très mais très puante par endroits…

Mickou : Bah non.. impossible de savoir ça avant de l’avoir fait, jajajajajajaja.. en plus, on ne savait pas non plus qu’en bâtissant des immeubles énormes et en tirant sur toutes les ressources naturelles pour remplir les tinacos et les piscines du coin, on allait assécher la région !

Renée : ajoute au désastre l’échec de la reconstruction des fameuses plages de Cancun, victimes de l’érosion causée par la présence des énormes hôtels, au moyen de sable dragué en pleine mer, dans une zone de reproduction des caracols, langoustes, crevettes et autres fruits de mer tant prisés par les touristes: la mer n’en faisant qu’à sa tête, ce sable ne reste pas là, non il s’en va tranquillement étouffer les récifs de coraux qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, comme si leur fréquentation intensive par des plongeurs débutants ne suffisait pas à leur malheur… et ils recommencent!

Tranche de vie 2 : Il est partout? en fait il n’est nulle part…

Pélican songeur

Ce pélican semble se demander pourquoi les journaux de partout racontent que nous sommes tous terrés chez nous, jouant à des jeux de société en famille, terrorisés par le microbe qui, pour avoir changé de nom, n’en sévit toujours pas moins à travers la planète, alors qu’en réalité la vie continue – à peu près – son petit bonhomme de chemin…

Où l’on se met en perspective

Aucun cas de grippe relié au virus n’a été déclaré ni au Yucatan, ni au Quintana Roo.

Et cependant, que de dégâts à venir pour notre économie!

Quelques moments dans la vie de la nomade

Ces derniers jours, je me suis beaucoup promenée, curieuse de voir par moi-même les changements apportés par le microbe (renommé A N1H1) à notre quotidien, malgré son absence totale de notre environnement (à part dans les journaux évidemment)

C’est le début de la basse saison, mais passer de basse saison à pas de saison du tout… c’est inquiétant, surtout que si l’on en croit les journaux et les fils de nouvelles : nous devrions nous retrouver très vite avec zéro touristes, puisque plusieurs pays ont suspendu ou restreint leurs vols vers Cancun. Les chiffres annoncés dans les articles que je parcours ont de quoi faire pleurer le plus optimiste des commerçants…

Un petit tour à Centro me permet de constater que certes, c’est tranquille, mais il y a tout de même du mouvement.

à la pharmacie du superenfants au parcmalecon del caribeCentro

Ne fût-ce que parce que les voiliers de la Regata del Sol a Sol ont commencé à arriver, marquant le début d’une semaine de festivités cumulant avec la partie de basket-ball qui oppose chaque année l’équipe des Isleños aux à celle des participants à la Regata. Rues animées, restaurants bondés… pour quelques jours encore, il y a de l’ambiance.

Ragatta Sol a Sol, la partie de basket-ballAvenida Hidalgo, Isla MujeresGiorgio

Tant qu’à être sur Hidalgo, j’en ai profité pour manger mes pastas préférées (des rigatonis aux quatre fromages) au restaurant Rolandi , une institution ici sur l’ile qui depuis 30 ans nous offre pâtes, pizzas (les meilleures de l’ile, cuites dans un vrai four à bois, un régal) et autres délices, dont un poisson en croûte de sel dont je ne vous dis que ça. Le chat ci-dessous est d’ailleurs d’accord avec moi 😉

Moi aussi j'en veux, du poisson à la croûte de sel

Un bon choix de vins pour accompagner les plats, d’excellents cafés, le tout servi avec beaucoup de gentillesse et à prix raisonnable. Du Montepulciano pour accompagner les pastas, un espresso bien serré pour terminer et j’irai manger une glace à la Gelateria Montebianco de mon amie Fortunata. Un arrêt obligé avant le retour vers les colonias. Je vous en reparlerai…

Espresso

Hier, 1er mai, nous aurions dû avoir le traditionnel défilé de la Fête du Travail. Mais le Président Calderon a demandé que tous nous restions chez nous jusqu’au 5 mai, arguant que nous étions bien plus en sécurité dans la quiétude de notre foyer que dans les rues.

Pas du tout concernées, une des mes copines et moi passons à Cancun, on a des achats à faire, nous !

À voir l’animation qui régnait au Mercado 23 – ou dans les supermarchés où nous avons fait nos courses, l’appel du président n’a guère été écouté.

Mercado 23Mercado 23cordes à linges, mercado 23Mercado 23, Cancun

Peu de masques. Et parfois portés de manière originale.
Et beaucoup de monde sur les bateaux qui font la navette vers l’ile…

Oui, je l'ai, mon masque!Prêts au départ vers Isla MujeresArrivée de l'isla

De retour sur notre petit bout de terre, nous avons été déguster un potaje de lentejas (la version yucateca du petit salé) chez Pelayo, une de nos loncherias préférées. Ils préparent ce potage de lentilles tous les premiers du mois, car la tradition dit que si l’on cuisine un plat de lentilles ce jour-là, on ne manquera pas d’argent au cours du mois qui commence. Premier du mois ou pas, le potaje était délicieux, généreusement garni de légumes et de cubes de porc.

Loncheria PelayoLoncheria PelayoLoncheria Pelayo

La situation ce matin :

Un décret du gouvernement exige que du 1er au 5 mai, l’activité soit réduite au minimum à travers le pays, ce qui signifie fermeture des commerces non-essentiels.

Pour le moment à l’ile deux discothèques et un bar ont fermé temporairement ai-je lu dans le journal local.

Ce matin, j’ai juste été au petit marché près de chez moi, animation habituelle d’un samedi matin sur une petite ile ensoleillée, au large des côtes de la péninsule du Yucatan…

Au marché du CañotalAu marché du Cañotal

Plus de photos? ici…

Tranche de vie

Ainsi va la vie, il faut parfois prendre le bateau et s’en aller sur le continent, quitter cette « étendue de terre entourée d’eau, émergeant d’une mer » – telle est la définition d’une ile, aussi jolie soit-elle …

La plupart du temps, je trouve sur l’ile, dans ses marchés, ses tiendas près de chez moi, et même au supermarché de Centro, tout ce dont j’ai besoin. Cependant, parfois, je dois prendre le bateau et me rendre à Cancun …

En vérité, je n’aime pas Cancun. À part certains endroits, tels, par exemple le terminal d’autobus, parce que justement, il me sort de cette ville artificielle, bâtie pour le tourisme, séparée en deux par une invisible frontière (de cristal, dirait Carlos Fuentes) ou le Mercado 23, découvert il y a peu, qui m’enchante par ses couleurs et ses saveurs.

mercado 23, Cancun

Pour le reste,  entre la zone hôtelière, d’un luxe parfois inouï et souvent douteux et les centres commerciaux dans lesquels on retrouve toutes les grandes compagnies états-uniennes (Walmart, Home Depot, McDo, Burger King et les autres) … et bien, non, je n’aime pas et j’y vais quand je dois. Bateau, taxi, supermarché, taxi, bateau. En tout, 2 heures dans le bruit, la pollution, le trafic.

Le bon côté : le bonheur de se retrouver sur le bateau du retour, devoir accompli, voguant vers le calme et la tranquillité de l’ile.

Mais, me direz-vous, avec cette guerre des narcotrafiquants dont nous parlent les journaux, tu n’as pas peur de te promener seule ? Et bien mes amis, je n’ai jamais rien vu, ni entendu et me sens parfaitement en sécurité lorsque j’arrête un taxi sur la rue, lorsque je me promène sur l’avenida Tulum, lorsque je passe d’un endroit à l’autre au gré de ma liste d’achats.

Innocente, peut-être ? En partie. Cancun, vache à lait touristique du Mexique (1ère destination mexicaine, 5ème mondiale), veille sur ses touristes et tente de se nettoyer de la corruption notoire de sa police. Du moins dans la zone hôtelière. Entre les propos très alarmants du Por Esto (le JdM local, photos de cadavres en plus) et ceux du journaliste de Radio-Canada qui se veut, lui, rassurant, il y a un écart … que dire de plus, sinon que dans toutes les grandes villes, il est bon d’être alerte, sans pour autant être terrifié.

N’allez pas croire tout ce que disent les journaux !