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Tranche de vie (6) – Des pas sur le sable, au petit matin

Nomade « zurbaine », à Montréal j’adore aller marcher sur le Mont-Royal au petit matin ; la nomade « zilienne » que je suis devenue a échangé la montagne pour la plage. Marcher en prenant conscience de la nouvelle journée qui commence, c’est important pour moi, peu importe que mes semelles marquent la terre ou le sable…

Certains marchent pour se rendre du point A au point B. Point.

Moi, je marche parce que c’est mon rite du matin – un des rares que j’ai toujours emportés avec moi, d’un continent à l’autre, d’une ile à l’autre…

Le ciel est rose à l’horizon, il ne fait pas tout à fait jour encore; je ferme doucement la porte, descend les escaliers et emprunte un moment la route du bord de mer, avant de bifurquer vers la plage.

des pas sur le sablelever du jour à Isla Mujeres...jeux d'eau 1jeux d'eau 2

Quelques pas, et, les pieds dans l’eau je regarde le soleil émerger doucement des nuages, avant de commencer ma marche matinale, du sable aux rochers, des rochers au sable, sans que me quitte l’idée qu’Isla Mujeres fut un jour un récif de corail, et j’essaye de m’imaginer la beauté des lieux lorsque la mer les recouvrait…

Au fil de mes pensées, j’arrive à la petite crique où chaque matin je prends le temps de prendre le temps. Moment où je tente d’accorder ma respiration au rythme des vagues; moment où je regarde vers le nord, vers Montréal – holà tout le monde, oui je pense à vous tous les matins !

De retour à la maison, commence la journée : Netvibes, partage de liens sur Twitter, courriels, et … belles surprises, comme la découverte de ce très joli portrait que la copine Marie-Julie a fait de moi sur son nouveau blog… elle a tellement bien su raconter en quelques phrases ce qu’est la vie d’une nomade virtuelle !

D’autres ont eu la gentillesse de parler de mon blog, et je les en remercie. C’est toujours spécial pour moi lorsque je reçois une petite liste de questions, cela me touche à chaque fois ;  j’ai réuni tous ces liens sur une nouvelle page que je vous laisse découvrir, intitulée ils ont dit de la nomade.

José m’a raconté…

amanecer

Au cours de promenades sur la plage ou devant une (ou des) bière(s) bien fraîches, il répond avec gentillesse et humour à mes nombreuses questions sur l’ile, la mer, les Mayas, le Yucatan, le Mexique, la politique locale – et j’en oublie.

Il connaît tant de choses sur mon ile du Sud et sur la Péninsule : il y est né, y a vécu toute sa vie et est aussi sédentaire que je suis nomade.

Isleño de naissance, ancien pêcheur de langoustes, bon vivant (souvent, il me fait penser au pêcheur de cette histoire) et fin conteur, José est une encyclopédie à lui tout seul.

À force de l’écouter, j’ai pensé : et pourquoi ne pas partager avec vous ces moments, qui vous feront découvrir la Péninsule « de l’intérieur » ?

J’inaugure donc aujourd’hui une nouvelle catégorie sur En direct des iles : José m’a raconté

la X-Tabay 1la X-Tabay 2

Xtbay, la charmeuse

Amarrée près de Playa Norte, une lancha se balance doucement sur la mer. Son nom, X-Tabay m’intrigue quelque peu.

José ? que signifie X-Tabay ?

«Les Xtabay sont des très très belles femmes, bien habillées, elles portent des hipils merveilleusement brodés, de beaux bijoux, elles sont parfumées … et très dangereuses à rencontrer pour un homme : si tu rencontres une Xtabay, elle va t’attirer, te séduire, te promettre de merveilleux moments en sa compagnie, en fait elle te promet tout ce que tu voudras. Et si tu la suis, si tu l’écoutes, tu te réveilleras tout seul, au milieu de nulle part, loin de ton chemin, dans un champ rempli de cactus et de buissons épineux. Et bien sûr la Xtabay ne t’aura rien donné de ce qu’elle t’a promis. Juste des problèmes. Ce sont de vraies démones que l’on peut rencontrer partout à travers la péninsule… Il vaut mieux les éviter, bien sûr, mais tu connais les hommes… »

Cette légende est encore très vivace à travers le Yucatan d’aujourd’hui: dans le monde maya, les Xtabay étaient des déesses sylvestres. Elles attiraient le voyageur solitaire loin de son chemin et on ne le revoyait jamais.

Un mythe que l’on retrouve également dans la Grèce antique, avec la légende des sirènes auxquelles résista Ulysse, prévenu par la magicienne Circé.

Messieurs, vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous aura pas prévenus 😉 …

Tranche de vie (5) – 5 mois et quelques minutes martiennes plus tard, une nouvelle tribu pour la nomade

21 mars 2009, 12:30, le vol AC1252 à destination de Cancun décolle de l’aéroport Pierre-Trudeau. Bien calée dans le siège A24, je regarde s’éloigner Montréal… hasta luego, belle île du nord – même si je pars avec un aller simple, et ne connais pas encore la date de mon retour, je sais que je reviendrai. Dans la soute de l’Airbus, trois sacs de voyage contenant toutes mes possessions terrestres : rappelez-vous le pourquoi de mon dernier retour à Montréal…

Encore quelques heures et commence une nouvelle tranche de vie : finis les allers-retours entre deux îles, début d’une nouvelle expérience : vivre à Isla Mujeres et être 100% virtuelle – parfaite illustration du travail libéré du lieu.

2 septembre 2009, 9h30 : je sors des services de l’Immigration à Cancun avec en mains un précieux petit carnet : le fameux fm3, permis de travail et de résidence valide pour un an… me voilà en quelque sorte membre d’une nouvelle tribu.

deux tribus pour une nomade numérique

Entre les deux, quelques mois bien remplis, car…

Changer de vie ET de métier, c’est un défi. Un vrai. Un beau.

C’est une remise en question, suivie de mois de préparation ;

Peser les pour, les contre;

Chercher (et trouver) sa niche, au fil de longues discussions avec les copains qui ont la gentillesse de vous consacrer du temps ;

Lire sur le sujet (merci à tous ces blogueurs qui m’ont inspirée !)

Faire le tour des éventualités.

Savourer le moment du départ.

Celui de l’arrivée …

Et … vivre un grand passage à vide.

Pour vous le dire tout simplement, aussi préparé qu’on soit… il y a un temps d’adaptation, que résume très bien Vanina Delobelle dans un de ses billets.

Inutile d’enrager en tournant en rond : il faut accepter sans (trop) de stress cette période de transition, au cours de laquelle on apprivoise son nouvel environnement : les habitudes tricotées au fil des années ont disparu, il faut se créer d’autres routines, poser de nouveaux jalons, réseauter, s’intégrer. Tout cela prend du temps, de l’énergie et beaucoup de détermination.

D’où cette période d’absence de mes blogs – le plus dur à vivre : une panne quasi totale d’inspiration qui commence à peine à se résorber…

Fin de la transition : c’est avec plein de projets, tant à Montréal qu’au Mexique que débute cette nouvelle étape, que j’entends vivre avec beaucoup d’intensité.

Encore plus nomade, encore plus virtuelle et toujours entre mes deux îles …