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Harry en cavale

Il a écrit:

« Imaginez-vous ne possédant plus rien: plus de toit, plus de meubles, plus de linge, plus de voiture, plus de boîtes à cossins… »

« Je viens de rendre les clés mon condo aux nouveaux proprios. Je sors de mon ancien chez moi. D’une main, je tiens mon passeport et mon billet d’avion (ouvert), de l’autre, je fais signe à un taxi. »

Et il se présente:

« Je suis Harry. Complètement Harry. On dit que j’aurais pu vendre ma vie à prix d’or sur e-Bay. Aujourd’hui, je la mets en suspens pour quelques mois. Un sac de 30 litres est désormais tout ce que je possède et me suivra à travers l’Amérique latine, du Mexique à l’Antarctique. Plus de condo, plus de meubles, plus de toaster. Seulement moi, ma folie et 14,000 km d’aventures auxquelles je vous invite via ce blog. Vous venez? »

Harry à Isla Mujeres

Nos routes se sont croisées pour quelques heures, lors de son passage à Isla Mujeres. Rencontrer ce total nomade éclatant de joie de vivre a été, pour la nomade plus tranquille que je suis, un plaisant choc culturel: connaissez-vous beaucoup de voyageurs qui, avant de se mettre en route, liquident jusqu’à leur grille-pain pour partir, légers, découvrir de nouveaux horizons ? Dans une civilisation qui se définit plus par l’avoir que par l’être, c’est une façon d’être pour le moins originale…

Une chance pour nous, Harry a conservé dans ses bagages un netbook et un appareil photo… notre nomade réel est donc aussi digital et nous offre de suivre ses aventures sur son blog – il a aussi un compte Flickr qui contient d’ores et déjà de belles photos…

Une tendance qui fait son chemin, puisqu’une de mes amies, partie visiter les Galapagos nous a permis de partager son voyage sur un blog spécialement créé pour l’occasion.

Une autre belle utilisation des outils 2.0 !

Profession: nomade

Marina Puerto Isla Mujeres

Est-ce de me promener d’une ile à l’autre, de me donner comme profession: nomade? me voici à une nouvelle remise en question, à une nouvelle croisée de chemins. Je laisse en arrière de moi une passion qui remonte à loin, qui m’a donné d’intenses moments heureux et aussi d’amères déceptions.

Cela ne devait pas arriver, mais cependant. C’est le temps de tourner la page, d’aller vers de nouvelles découvertes.

Ces derniers mois, la vie m’a donné quelques avertissements. On avance mal quand on traine un sac rempli d’irritants et de ressentiments. L’expression corporelle change, le regard s’éteint. En arriver à constater que travailler honnêtement ne sert à rien si on n’est pas dans la clique des dirigeants… c’est dur à accepter et pourtant il le faut. Cela fait mal. Très mal. Voici venu le temps des illusions perdues. Se lancer dans le monde de la finance en espérant pratiquer son métier pour le bien de la communauté est un leurre auquel j’ai cru longtemps. Et voilà que s’impose la conclusion: c’est fini, le métier a changé, de plus en plus contrôlé, basé sur la méfiance et non plus sur la confiance. Course au fric. Mépris du peuple. Comment pourrais-je respirer dans pareil environnement? J’ai cherché les bonnes raisons pour continuer: mes clients, que j’aime et que je respecte, mon devoir envers eux. Mais comment puis-je bien les servir dans un environnement qui ne me respecte pas, qui me bouffe mon énergie? J’en avais longtemps rêvé, d’être courtier en valeurs mobilières! Depuis petite fille en fait, ce monde mystérieux me fascinait. Il a fallu que je change de continent pour pouvoir le réaliser, ce rêve.

La bulle a éclaté.

Pour bien travailler, avec plaisir, pour se réveiller impatient de commencer la journée, il faut de la passion pour ce que l’on fait. La mienne s’est noyée sous la conformité, les règlements, l’administration. Et toutes les frustrations qu’il y a à travailler pour une firme au sein de laquelle je me sens moins qu’un grain de sable.

Mon sac est vidé, je vais pouvoir poursuivre ma route, légère et à nouveau curieuse de ce que me réserve la vie chaque matin lorsque se pointe le soleil…