
Photo publiée ce matin sur Gustav Reporter
Isla Mujeres a connu hier une journée de vent et de fortes vagues, rien de plus. Gustav, toujours cat. 3, poursuit sa route vers la Louisiane et devrait toucher terre en début d’après-midi.
Vivant entre deux iles depuis plusieurs années, j’ai appris à mieux connaître les ouragans, qui font partie de la vie à Isla Mujeres, comme la neige fait partie de la vie sur l’île de Montréal.
Les isleños ont leurs « trucs » pour savoir si nous serons affectés ou non, en tout premier, ils surveillent la température de l’eau. Fraîche ? Viendra pas. Chaude ? Préparons-nous (pour avoir vécu en direct deux ouragans, je peux vous confirmer : une « eau d’ouragan » c’est chaud comme un bain trop chaud, et ce n’était pas le cas vendredi, lors de ma dernière baignade).
D’ailleurs, la première carte que montre le site de Wunderground Weather, c’est celle de la température des eaux…
Le niveau de l’eau monte ? Viendra pas. Baisse ? Préparons-nous – elle avait mal monté les derniers jours, donc, viendra pas. Par précaution toutefois, en fin de semaine, les barques de pêche ont été sorties de l’eau, tandis que les bateaux plus gros allaient s’ancrer dans le « port d’abri », une partie de la lagune qui est réputée pour bien protéger les bateaux – qui parfois viennent de loin pour y passer l’ouragan.
À ces observations basiques se sont ajoutés, depuis l’arrivée d’internet, de beaux outils bien pratiques, ceux dont je vous parlais dans mon précédent billet – et d’autres que m’ont montré
Pour Gustav, une grande différence : à ces sites se sont ajoutés, pour la première fois, l’utilisation des médias sociaux : en quelques heures se sont créés de nouveaux modes de surveillance : ainsi, sur Twitter, les journalistes du Chicago Tribune couvrant l’événement ont ouvert un compte Gustav Reporter qui permet aux internautes branchés de suivre l’événement en direct, grâce à des résidents de la Nouvelle Orléans qui relaient infos et photos via leur iPhone, par exemple.
Il y a aussi le Gustav Information Center qui a créé sur Facebook le Hurricane Gustav Digital Support Brigade qui permet à tous les participants de relayer de l’information utile – et croyez-moi on en a besoin lorsqu’on est au cœur de l’événement !
Pour ceux qui pensent encore que Facebook, Twitter et autres sont de simples gadgets pour fanas de l’internet, voici la preuve éclatante que les médias sociaux sont plus que cela, nouveau mode de communication instantanée qui se montre grandement utile dans des cas comme celui-ci ; d’ailleurs, en Californie, ils ont aussi été utilisés lors des feux de forêt au printemps dernier…
… et un grand merci au copain Philippe Martin qui a été parmi les premiers, hier matin, à relayer sur son compte Twitter de précieuses informations sur Gustav!