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Après le calme … les tempêtes

souffle souffle le vent...

On en aurait oublié que c’est la saison des ouragans : un temps splendide et pas la moindre dépression tropicale à l’horizon, encore moins de tempête portant un nom. Il a fallu attendre la mi-août pour voir un peu d’action dans l’Atlantique (remarquez, nous ne nous en plaindrons pas !). Un peu ? En moins de trois jours, Ana, Bill et Claudette ont montré le bout de leurs gros nuages ! Bref un début tardif, mais intense, car il faut remonter à 1984 pour voir se former trois tempêtes tropicales en moins de 24 heures…

Aux dernières nouvelles, Ana perd de la puissance, Bill est devenu un ouragan et Claudette a touché terre et termine de se dissiper au-dessus de l’Alabama.

Ni Ana ni Bill ne viendront nous visiter, ils poursuivent leur route bien plus au nord…

La seule chose que je souhaite (mais Dame Nature n’en fera bien évidemment qu’à sa tête, comme d’habitude) : qu’aucun ouragan ne ravage Cuba cette année, que l’ile connaisse un répit après une saison 2008 particulièrement dure avec trois ouragans majeurs qui s’étaient montrés bien destructeurs en septembre…

AnaBillClaudette

Gustav, Hanna, et bientôt Ike – un nouveau mode de suivi des ouragans?

Photo publiée ce matin sur Gustav Reporter

Isla Mujeres a connu hier une journée de vent et de fortes vagues, rien de plus. Gustav, toujours cat. 3, poursuit sa route vers la Louisiane et devrait toucher terre en début d’après-midi.

Vivant entre deux iles depuis plusieurs années, j’ai appris à mieux connaître les ouragans, qui font partie de la vie à Isla Mujeres, comme la neige fait partie de la vie sur l’île de Montréal.

Les isleños ont leurs « trucs » pour savoir si nous serons affectés ou non, en tout premier, ils surveillent la température de l’eau. Fraîche ? Viendra pas. Chaude ? Préparons-nous (pour avoir vécu en direct deux ouragans, je peux vous confirmer : une « eau d’ouragan » c’est chaud comme un bain trop chaud, et ce n’était pas le cas vendredi, lors de ma dernière baignade).

D’ailleurs, la première carte que montre le site de Wunderground Weather, c’est celle de la température des eaux…

Le niveau de l’eau monte ? Viendra pas. Baisse ? Préparons-nous – elle avait mal monté les derniers jours, donc, viendra pas. Par précaution toutefois, en fin de semaine, les barques de pêche ont été sorties de l’eau, tandis que les bateaux plus gros allaient s’ancrer dans le « port d’abri », une partie de la lagune qui est réputée pour bien protéger les bateaux – qui parfois viennent de loin pour y passer l’ouragan.

À ces observations basiques se sont ajoutés, depuis l’arrivée d’internet, de beaux outils bien pratiques, ceux dont je vous parlais dans mon précédent billet – et d’autres que m’ont montré

Pour Gustav, une grande différence : à ces sites se sont ajoutés, pour la première fois, l’utilisation des médias sociaux : en quelques heures se sont créés de nouveaux modes de surveillance : ainsi, sur Twitter, les journalistes du Chicago Tribune couvrant l’événement ont ouvert un compte Gustav Reporter qui permet aux internautes branchés de suivre l’événement en direct, grâce à des résidents de la Nouvelle Orléans qui relaient infos et photos via leur iPhone, par exemple.

Il y a aussi le Gustav Information Center qui a créé sur Facebook le Hurricane Gustav Digital Support Brigade qui permet à tous les participants de relayer de l’information utile – et croyez-moi on en a besoin lorsqu’on est au cœur de l’événement !

Pour ceux qui pensent encore que Facebook, Twitter et autres sont de simples gadgets pour fanas de l’internet, voici la preuve éclatante que les médias sociaux sont plus que cela, nouveau mode de communication instantanée qui se montre grandement utile dans des cas comme celui-ci ; d’ailleurs, en Californie, ils ont aussi été utilisés lors des feux de forêt au printemps dernier…

… et un grand merci au copain Philippe Martin qui a été parmi les premiers, hier matin, à relayer sur son compte Twitter de précieuses informations sur Gustav!


Gustav, Hanna, Katrina et les autres…

L’été a été magnifique à Isla Mujeres : ciel bleu, mer tranquille, petite brise, à en oublier que nous sommes dans la saison des ouragans – laquelle s’étend du 1er juin au 30 novembre. Il y a bien eu le passage de Dolly, en juillet : pluie, vents, orages, un petit 36 heures d’intempéries.

Depuis : rien, nada, quelques gouttes par ci, par là.

Edouard et Fay sont passés loin, mais, depuis lundi dernier, Gustav nous préoccupe: sa trajectoire prévue passe pas loin de chez nous.

Bien des sites nous permettent de suivre développements et trajectoires des cyclones, comme par exemple l’excellent Wunderground.com qui reprend les données du National Hurricane Center, assorties du blog de Jeff Master, un ancien « hurricane hunter » –  lisez ici le récit de son survol de l’ouragan Hugo… c’est du sport extrême, d’une certaine manière.

Pour suivre « de l’intérieur » le passage des ouragans, vous pouvez vous rendre sur le Carribean Hurricane Network, qui dispose même d’un outil qui vous permet de calculer à quelle distance se trouve l’ouragan.

Et ce sont là trois sites parmi tant d’autres.

Alors, quand je lis ceci …

je me dis que certains journalistes ou recherchistes ne font pas leur travail et donnent inutilement des inquiétudes à leurs lecteurs.

En fait, les prévisions actuelles sont les suivantes : Gustav approche actuellement des îles Caïman et se renforce au contact des eaux très chaudes de la mer des Caraïbes. Il est meurtrier : déjà 78 morts…

Il sera samedi soir un ouragan catégorie 1, lors de son passage sur la pointe ouest de Cuba ; il entrera dimanche matin dans le Golfe du Mexique, pourrait devenir catégorie 2 avant de toucher terre mardi matin aux Etats-Unis, on connaîtra son point d’entrée exact quelques heures à l’avance… car un ouragan ne sait faire qu’une seule chose, mais il la fait très bien : il cherche l’eau chaude, c’est son moteur – et c’est pourquoi c’est difficile de prévoir exactement la route qu’il prendra. Il peut aussi rencontrer des circonstances qui le font se dissoudre, littéralement : front froid, air sec sont ses ennemis.

Pour le moment, Gustav poursuit sa route, sans aucun obstacle à son développement.

Les eaux relativement fraîches qui entourent la péninsule du Yucatan nous mettent à l’abri de sa visite – mais qui sait ce que nous réserve le reste de la saison…